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Mesrevuesdepresse

La nouvelle homophobie

 

La nouvelle homophobie

 

 

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Séance 2 : La nouvelle homophobie

 

L’homophobie en France n’est pas nouvelle, mais comme l’antisémitisme, elle a connu un tournant. Le tournant concerne comme pour l’antisémitisme, c’est le profil des agresseurs surreprésentés dans les actes homophobes qui a changé. Pourquoi tourner autour du pot ? Pour être « politiquement corrects » ? Je comprends l’utilité des nuances et des précautions verbales pour rechercher la précision. Mais la tribune contre le nouvel antisémitisme aurait pu expliciter d’avantages pourquoi elle est qualifiée de « nouvelle ». Nous, nous irons droit au but, s’il y a un tournant de l’homophobie en France (et probablement dans d’autres pays d’Europe du nord et de l’ouest), c’est parce que le profil des homophobes a changé. Et cela a un lien avec l’immigration.

 

Homophobie des villes, homophobie des champs

 

Autrefois, les gays partaient de la campagne pour aller vivre dans les grandes zones urbaines, dans des quartiers comme l’emblématique Marais, à Paris. Mais si ce phénomène de concentration vraiment intense a pu exister, la tendance était simplement d’aller vivre en ville, même en dehors de « quartiers gays ». Est-ce que les homosexuels ont gagné en sécurité ? Peut-être que ce fut le cas il y a des années. Comme l’indique Wikipedia,Les violences physiques à l'encontre des homosexuels n'en existent pas moins dans ces métropoles et sont parfois le fait de bandes urbaines.Qu’est-ce qui, dans ces zones urbaines, fait que l’homophobie se traduise par des coups et blessures provoqués par des groupes d’hommes, comme cela est mentionné dans les rapports de SOS homophobie ? Quelles sont les caractéristiques de ces groupes d’hommes ? Et pourquoi aujourd’hui, l’homophobie la plus répandue et la plus violente, se concentre dans, et autour de ces zones urbaines, et pourquoi ces groupes d’hommes semblent surreprésentés dans les actes violents homophobes ?

 

Notre méthode est de recourir au faisceau de preuves, c’est-à-dire d’articuler différents éléments concordants, pour tenter de vous convaincre que le profil des homophobes les plus radicaux, n’est plus vraiment celui des skinheads ou des neo-nazis, même si ces groupuscules existent toujours et apportent sûrement leur lot de violences homophobes.

 

 

Au niveau des témoignages les plus marquants et de quelques faits divers qui ont retenu notre attention

 

En 2009 est par un livre auto-biographique appelé Un homo dans la cité, écrit par Brahim Naïk-Balt, décrivant les violences commises contre les gays à l’intérieur des cités (agressions, viols en réunion), sur fond de culture arabo-musulmane. Ce témoignage est concordant avec celui de Lyes Alouane, maghrébin lui aussi, venu des cités, qui a d’ailleurs été agressé devant les caméras lorsqu’il a témoigné devant elles. Une dizaine d’années à peu près sépare ces deux témoignages. Il y a enfin le témoignage de Mehdi Aifa, qui a été bénévole au Refuge. Leurs témoignages se recoupent et décrivent un climat de violences qui nous font penser à la Tchétchénie, où les LGBT sont traqués, jusque dans leurs propres familles. Les communautés ethniques et religieuses semblent reproduire les comportements et attitudes qu’ils avaient dans leur pays d’origine, ou alors ces dernières ont été transmis à la génération suivante, ce qui est logique puisque l’assimilation à la française a été abandonnée au profit de l’intégration. Comment a t-on pu croire que l’immigration massive venue de pays largement homophobes n’allait pas avoir un impact négatif sur la sécurité des homosexuels ? Il y a déjà des homophobes chez nous, pourquoi en rajouter des plus radicaux et des plus violents ?

 

En mars 2018, un couple gay fut menacé en plein supermarché Carrefour par une cliente, qui leur aurait dit que, des mecs comme vous, en Algérie, on les égorge (Nouvel Observateur). Cette femme ne les as pas seulement agressé verbalement, elle semblait aussi chercher à appeler des « renforts » avec son téléphone portable. Le vigile avait même l’air d’être de son côté plutôt que celui du couple...

Quelques mois à peine, ce fut à Schaerbeek qu'un couple d'hommes fut agressé, non pas par un individu isolé, mais par une famille, les voisins turcs de ce couple (La Libre.be). Pire encore, personne n'est intervenu et lorsqu'un ami du couple a voulu les aider, il s'est fait poursuivre par 6 autres individus. A ce niveau, on ne peut pas parler de cas isolé mais bien de phénomène massif, avec un profil qui se dessine chez les agresseurs les plus menaçants et les plus prompts à passer à l'acte, en groupes qui plus-est. Si l’homophobie n’est pas « systémique » dans ces communautés, on peut au moins dire qu’elle est « endémique ».

 

Dans un des discours de Tariq Ramadan en 2009, il exprimait une certaine colère vis-a-vis de courants homosexuels et politiques (il reste abstrait, mais cela nous fait penser au fameux lobby LGBT, ce qui peut paraître complotiste au premier abord, or les associations militantes existent et font une sorte de lobbying, ça n’a rien d’exceptionnel) qui exigerait selon lui que l'Islam accepte l'homosexualité pour être accepté en retour et que des campagnes disent qu'ilfaudrait que les musulmans en arrivent à condamner le Coran, à accepter et à promouvoir l’homosexualité. Ce sophisme me rappelle celui des réseaux sociaux où on reproche aux militants « anti-grossophobie » de « promouvoir » l’obésité, alors que ces associations ne font pas la promotion de l’obésité. C’est pire que cela : elles cherchent à banaliser/normaliser l’obésité et renversent les choses en prétendant que c’est la société n’est pas adaptée aux obèses, alors que l’obésité morbide est une pathologie ayant un impact durable pour la santé des individus en surpoids. Chez Tariq Ramadan, il y a le même type de sophisme. Les militants LGBT ne cherchent évidemment pas à faire la promotion de l’homosexualité, et encore que de nos jours, c’est moins sûr avec les mouvements féministes et lesbiens qui encouragent les femmes à « sortir de l’hétérosexualité » (thérapie de conversion inversée mais acceptable parce que de gauche ?), à travers des expositions (financées par le contribuable vous croyez ?). Les militants cherchent plutôt à banaliser l’homosexualité pour mieux la faire accepter, ce qui est légitime, c’est le but initial de la Gaypride. Ce sophisme de la part de Tariq Ramadan nous interroge. Était-ce l’expression d’une homophobie non avouée ou alors, plus vraisemblablement, refuse t-il qu’on « touche » à l’islam, qu’on y projette des réformes et des remises en question comme ce fut le cas à l’intérieur du judaïsme et du christianisme ? Ou un peu les deux ?

D'après-lui, il peut coexister le fait que la loi coranique interdise l'homosexualité et le fait que les individus homosexuels soient respectés. Comme si la majorité des individus ne disaient rien lorsqu'ils étaient témoins de comportements jugés hors-la-loi, comme si Ramadan ignorait la puissance de la Loi, et plus encore, de la loi islamique sur les esprits, ainsi que la puissance de l’esprit communautaire. Comme s’il n’était pas au courant de ce qui arrive aux homosexuels dans chaque pays où l’islam est fortement répandu au point de faire partie de la loi (à travers la charia notamment)… En outre, le discours de Tariq Ramadan, qui affirme que l’islam et les musulmans peuvent coexister avec les européens, dans une Europe largement sécularisée, où plusieurs pays ont embrassé la laïcité, ne nous rassure pas quant aux possibilités de faire coexister l’islam au milieu des populations homosexuelles d’Europe…

 

Mais n’y a t-il pas d’homophobie répandue en France, parmi les habitants de culture française et européenne, c’est-à-dire des « français de souche ? Nous avons pourtant le témoignage de l’écrivain et militant (soutien de Rokhaya Diallo mais aussi de Assa traore, celle dont plusieurs frères ont un casier judiciaire assez impressionnant pour une seule famille) Émile Louis (Eddy Bellegueule), décrivant l’homophobie en milieu rural et populaire, où l’auteur pointe les effets du chômage sur les populations comme l’alcoolisme et la violence. Un véritable tableau de Victor Hugo. Les misérables en version contemporaine. Mais il est indéniable que ce vécu fut d’une violence effroyable, et d’autres jeunes que Émile Louis se seraient peut-être suicidés. Lui ne l’a pas fait, il a trouvé refuge auprès de personnes plus tolérantes (ce qu’il aurait eu du mal à faire en dehors de la France, dans des pays où l’homophobie est répandue nationalement et pas juste localement), ainsi que dans l’écriture. Et tant mieux pour lui. Nous n’avons rien contre l’Homme, seulement contre le militant qu’il est devenu.

 

Du coup, on pourrait penser que banlieue et milieu populaire se valent par rapport à l’homophobie. Nous pouvons trouver pléthore de témoignages poignants de français « bien blancs » ayant vécu des horreurs à répétition. Les rapports de SOS homophobie en citent plusieurs. Nous serions tentés de dire alors que l’homophobie est générale, répandue partout, sans qu’il n’y ait de différences entre un milieu et un autre. Il y a cependant quelques différences notables. Pour illustrer ces différences, nous avons pensé à les résumer sous forme d’un simple tableau, pour que vous puissiez mieux visualiser ces différences :

 

Homophobie en milieu populaire de culture française et européenne

Homophobie dans les cités, chez les populations de culture arabo-musulmane ou subsaharienne

 

religion catholique condamnant l’homosexualité mais réformes de l’Église (Vatican II), sécularisation des croyants

 

 

individus nés et éduqués dans un pays où l’homophobie est dépénalisée depuis le XVIIIème siècle

 

culture marqué par un progressisme sociétal (évolution de la condition des femmes, meilleure tolérance envers les individus de différentes races ou classes sociales…)

 

 

culture de l’individualisme (chacun fait ce qu’il veut dans sa vie intime)

 

 

Religion islamique (ou évangéliste) condamnant l’homosexualité (pas de laïcité, ni de sécularisation massive)

 

 

familles venues de pays où l’homosexualité est mal vue, interdite, condamnée

 

 

culture attachée à des mœurs rétrogrades où la femme est inférieure socialement à l’homme,

racisme endémique, tribalisme

 

 

 

culture communautaire (chacun doit faire respecter l’honneur de la famille et de la communauté)

 

individus surreprésentés dans la délinquance et dans la criminalité dans plusieurs pays d’Europe

 

 

Dans la société française, si vous êtes victime d’homophobie, vous n’êtes pas seul en général. Vous avez souvent des membres de votre famille qui peuvent vous soutenir, des amis, des enseignants, des collègues de travail, auprès de qui vous pouvez trouver de l’aide, du soutien, du réconfort. La loi est de votre côté, même si porter plainte n’est pas toujours évident (l’homophobie dans la police, même si ce n’est pas systémique, ou plus généralement les plaintes classées sans suite, cela existe), le climat social fait que les individus homophobes seront plutôt regardés de travers par les autres. Il s’agit plus souvent de cas isolés où peu d’individus sont concernés, rarement des familles entières (encore une fois, nous n’avons pas dit que ça n’existait pas). De plus, il peut y avoir des nuances, comme par exemple, avoir un père homophobe rejetant et une mère passive qui ne sait pas comment réagir. L’homophobie se traduit plus souvent par du rejet que de la violence physique avec persécution massive par plusieurs personnes. Attention, on ne dit pas que la violence psychologique n’est pas dramatique, mais que parmi les familles de culture arabo-musulmane et subsaharienne, vous avez très probablement plus de chances de connaître à la fois les violences psychologiques et les violences physiques (en plus des menaces de mort). Autrement-dit, ce qui se passe au bled aurait tendance à se reproduire en Europe, à l’image de ce couple gay agressé par leurs voisins turcs puis par plusieurs « jeunes du quartier » juste après. Et ça doit paraître logique, puisque les familles ne sont pas massivement assimilées, et ce ne sont pas les militants de gauche qui pourront le nier puisqu’ils luttent en général contre l’assimilation, perçue comme raciste et « ethnicide ». Si on appuie le multiculturalisme, on reconnaît et on accepte l’existence des mœurs venues des pays d’origine des communautés allochtones. On ne peut pas réduire les problématiques d’homophobie à des parcours individuels et familiaux, mais attribuer par exemple le chômage et et la plus faible niveau de diplôme dans ces communautés à des effets systémiques. On ne fait pas de sociologie à la carte selon ce qui nous arrange ! On ne dit pas qu’il est impossible que des homosexuels blancs puissent se faire agresser par un groupe d’hommes blancs, voire pire encore, mais que cela nous semble moins fréquent compte tenu des différences culturelles majeures entre occidentaux et orientaux, africains et nord-africains.

 

CONTRE-EXEMPLE : Le cas de La Manif Pour Tous (LMPT)

 

La manif pour tous qui s’est déroulée en 2013 à l’occasion de la polémique autour du mariage gay, coïncida avec une hausse des témoignages d’actes homophobes enregistrés, je dis bien enregistrés. La courbe ( nous avons pris celle des rapports de SOS homophobie) a connu un pic en 2013, donc le phénomène LMPT aurai pu être considéré comme la preuve d’une homophobie généralisée dans la société française, sauf que cette hausse spectaculaire est aussitôt retombée pour reprendre sa hausse progressive datant de l’année 2002 (d’où l’expression de tournant des années 2000). Il y a donc eu une hausse de signalements en 2013, mais pas forcément une hausse objective des actes. Mauvaise foi de ma part ? Non, ce sont les mots du président de l’association de l’époque :

« ll n'y a pas eu une montée de l'homophobie, mais une libération de la parole, estime Yohann Roszéwitch, le président de l'association, dont le rapport annuel constitue l'unique mesure du phénomène en France.La reconnaissance d'un statut par la loi a probablement poussé davantage de personnes à se reconnaître comme victimes et à témoigner, ce qui peut expliquer une partie de la hausse. » D’ailleurs, au bout de 2 ans, la courbe de progression des témoignages d’homophobie a chuté pour reprendre celle qu’elle a commencé en 2002.

 

 

 

 

 

 

 

 

Donc pour nous, LMPT a surtout servi de diversion médiatique, de bouc-émissaire médiatique pour maintenir le déni concernant le tournant de l’homophobie en France et en Europe. LMPT est un événement complexe, pluriel, réunissant des catholiques, des musulmans, des conservateurs, des homosexuels également… ce magma social peut traduire bien des choses, mais pas forcément une homophobie ancrée dans nos sociétés. Manifester dans l’intention de préserver le mariage tel qu’il a été conçu depuis des siècle ne signifie pas vouloir nuire aux homosexuels. Faire quelque chose pour quelque chose, et non contre quelqu’un. C’est une nuance qui peut échapper de nos jours…

 

Les études sociales et travaux statistiques

 

En 2012, une étude du KUL en Belgique montrait que l'homophobie avait baissé dans la société... mais beaucoup plus lentement chez les musulmans. L'étude se base sur des points donnés à une série d'affirmations auxquelles les participants devaient répondre. A l'affirmation "J'évite le contact avec les homosexuels", 21,8% des musulmans ont répondu "oui" (contre 20% en 2008), sept fois plus que les laïques et quatre fois plus que les catholiques. L'interprétation relativiste urgente rappelait quand même qu'il restait 78.2% qui n'avaient pas répondu "oui". Attention "à ne pas stigmatiser les jeunes musulmans, à ne pas stigmatiser toute une communauté", prévient Edouard Delruelle. L’éléphant est dans la pièce, mais il ne faut pas trop dire qu’il est là, même si en attendant, il casse deux fois plus de porcelaine que les autres…

 

Vincent Tiberj, chercheur en sociologie montra dans une recherche que l’homophobie était deux fois plus répandue chez les citoyens musulmans de la seconde génération d’origine maghrébine, turque et africaine (subsaharienne). Étant donné que les troubles de cohabitation persistent et que les jeunes générations de culture musulmane sont toujours plus attirés par une vision radicale de la religion si on se réfère à l’étude Montaigne de 2016 ou encore l’étude de Olivier Galland en 2015 auprès des lycéens, et que les violences ont toujours principalement lieu en banlieues et aux alentours, où les individus d’origine maghrébine et subsaharienne sont sur-représentées (voire majoritaires), il serait logique de conclure que ces populations ont des opinions homophobes plus marquées, et que les agresseurs homophobes seraient surreprésentés parmi les individus issus de ces populations . Ce qui ne veut pas dire que ça leur est exclusif. Mais encore une fois, même si par exemple, on peut observer des différences d’attitudes à l’égard de l’homosexualité et des homosexuels entre les électeurs de gauche et ceux du Rassemblement National, rien d’autre ne nous pousse à croire que les gays seraient massivement agressés par des militants du RN. Et si ça avait été le cas, la presse en aurait parlé explicitement, au lieu de simplement parler de « jeunes ».

 

Un travail de 2019 semble confirmer ce que disait Vincent Tiberj, à savoir une homophobie NETTEMENT plus répandue chez les musulmans :  Une étude de l'Ifop indique que 63% des personnes de confession musulmane interrogées perçoivent l'homosexualité comme "une maladie" ou "une perversion sexuelle", contre 20% chez les catholiques pratiquants et 10% chez les "sans religion".Si nous mettons en perspective les lieux d’agressions et les différences culturelles et de mentalités entre les français de culture occidentale, marqués par le progressisme sociétal, la laïcité et la sécularisation, et les communautés de culture arabo-musulmane, on ne peut pas honnêtement affirmer que l’homophobie serait la même des deux côtés, à moins d’être de mauvaise foi.

 

Un article du journal Berliner Zeitung relatait en 2017, le nombre de 324 agressions homophobes, la plupart commises par des individus issus de l'immigration. Et l'agression citée à titre d'exemple dans l'article a été commise par un individu arabophone contre un transsexuel. La police estimait que 80 à 90% des victimes ne signalent pas ces agressions, mais ce phénomène des victimes qui ne déclarent pas leur agression ou ne portent pas plainte semble être un phénomène répandu, et qui ne concerne pas seulement les actes homophobes, on ne peut pas tirer grand-chose de cette information. Nous avons été néanmoins étonnés de voir que l’association MANEO, équivalent de SOS homophobie, avait osé parler des agressions homophobes commis par des migrants. En France, j’ai plutôt l’impression que tout ce qui concerne les agressions commises par certaines « jeunes », même lorsque ces « jeunes » sont au cœur de nombreuses émeutes dans les banlieues, est frappé d’un incommensurable tabou. Est-ce que ce tabou aide à lutter contre l’homophobie ? Je ne crois pas. J’ai même l’impression que c’est le contraire qui se produit.

 

Nous avons également trouvé quelques statistiques ethniques aux USA et en Angleterre. Les études attestent d'une homophobie plus répandue chez les noirs américains ou chez les noirs anglais, ainsi que chez les south asian anglais (pays du Golfe, il ne s'agit pas d’asiatiques comme les chinois ou les japonais mais plutôt des indo-pakistanais, minorités fortement représentées au Royaume-Uni).

 

Les mensonges des victimes LGBT

 

En toutes bonne foi, il nous faut parler d’un autre argument qui serait contraire à l’hypothèse d’un tournant de l’homophobie. En effet, le rapport 2019 de l’association SOS homophobie, unique instrument de mesure, donc en position de monopole, et positionné idéologiquement (cf le vocabulaire woke en début de rapport, directement issu de la théorie du Genre), a relaté que seulement 6 % des victimes décrivaient leurs agresseurs comme maghrébins et 2 % comme subsahariens. Mais puisque les militants de gauche aiment être tatillons avec des études qui vont à l’encontre de leurs idées (cf le contre-feu du journal Libération par rapport l’article de Philippe Lemoine sur la criminalité en hausse en Allemagne liée aux migrants), nous allons l’être à notre tour. En effet, il faut que les victimes se souviennent de leurs agresseurs, mais il faut aussi qu’elles les aient décrits, avec fidélité et sincérité. Or ce point n’est pas du tout assuré. Comment ? J’ose dire que certaines victimes mentent ? Pas tout à fait, disons que certaines victimes peuvent sciemment omettre certains détails…

 

 

Quand le couple Olivier et Wilfred a été agressé en plein Paris (Le Point, 2014), les événements furent relatés, notamment par l'une des victimes, comme si cette agression était liée à la manif pour tous et donc à un climat d’homophobie généralisée. Et puis nous avons appris plus tard le nom de 2 des 4 agresseurs : Taïeb et Abdelmalick, d’origine étrangère et apparemment connus des services de police. Leur profil était plus proche des agresseurs des cités décrits par Brahim Naïk-Balt, que celui des catholiques de la manif pour tous (il y avait d’ailleurs des musulmans au sein de LMPT). La nouvelle homophobie se révéla à nous avec grande clarté à cause de cet événement, c’est-à-dire une forme de mensonge tourné sous forme d'interprétation faussée de l’événement LMPT et de l’agression. La vérité s’est montrée à nous à travers un mensonge.

 

Mais ce n’étaient pas les seuls à « mentir » de cette façon. Julia Boyer, né homme mais se définissant comme « femme transgenre » a été agressée en 2019 lors d’une manifestation contre l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika. Il y avait donc une foule d’algériens ou d’allochtones maghrébins d’origine algérienne, plusieurs d’entre eux lynchant Julia Boyer, seule au milieu de la foule. Si elle avait un peu plus « raciste » ou du moins lucide, elle aurait probablement évité de passer par là. Attention, elle n’a pas provoqué son agression, la faute de son agression revient à ses agresseurs. Mais son idéologie, ou son absence de lucidité, l’a visiblement conduite à se mettre en danger. Une seule jeune fille de la manifestation est intervenue pour la défendre, mais l’exception ne change pas la réalité massive. Ceux qui ont fait remarqué que cette fille est intervenue, dans le but de sous-entendre un message bateau et répété mille fois comme « vous voyez ? Il ne faut pas faire d’amalgame », me donnent l’impression qu’ils nous prennent pour des imbéciles. Comment peuvent-ils focaliser leur attention (ou nous pousser à focaliser la nôtre) sur 1 seule personne secourable quand les lyncheurs étaient des dizaines voir des centaines ? Ils croient vraiment que le contre-exemple isolé de cette jeune fille allait nous amener à penser quelque chose comme « effectivement, ils ne sont pas tous comme ça. Aucune raison d’avoir peur de passer devant une manifestation remplie d’algériens en étant transgenre » ? Désolé mais cette diversion peut marcher avec des gens suffisamment crédules ou dogmatiques, mais pas avec moi. Quand plusieurs grains de raisin sont toxiques, je jette la grappe.

 

Un seul individu a été condamné à la suite de cette affaire. Mais ce n’est pas tout, Julia Boyer fut de nouveau insultée lors d’un discours public, par des « jeunes » ayant le même profil que les manifestants (plusieurs d’origine maghrébine, il nous as semblé avoir aperçu un seul blanc). Elle aurait été de nouveau insultée à Nice, mais nous n’avons pas vu d’images de l’événement. Autrement dit, Julia s’est prise la réalité de l’homophobie arabo-musulmane en pleine figure, mais elle a trouvé le moyen d’appeler à ne pas faire d’amalgame. Elle a vu l’éléphant dans la pièce, l’éléphant l’a piétinée, plusieurs fois, mais elle a refusé de nommer l’éléphant et surtout d’évoquer sa grande taille et son caractère belliqueux.

 

Guillaume Mélanie, militant LGBT au sein d’une association, avait été agressé par un « homme ». Lorsque nous lui avons demandé quel était le profil de l’agresseur, il nous as juste dit que c’était un grand brun… avant de nous bloquer. La question du profil ethnique des agresseurs homophobes fait bondir les militants LGBT situés à gauche : ils vous insultent, vous traitent de racistes, et vous bloquent. La question de la réalité est devenue taboue. Les victimes d’homophobie commise par des individus issus de la « diversité » se voient infligés une double-peine : leur agression, et la condamnation au silence sous peine d’être accusés de racisme par les militants censés les représenter et prendre leur défense !

 

Donc même si peu de victimes décrivent leurs victimes comme maghrébines ou subsahariennes, il y a fort à parier qu’entre les victimes qui ne se souviennent pas de leurs agresseurs, n’osent pas les décrire ou refusent de les décrire, compte-tenu des autres éléments dont nous disposons (études sociales, différences culturelles, statistiques dans d’autres pays occidentaux, lieux des agressions en bandes), il nous est difficile de croire que ce recueil de témoignages fait par des militants ayant tendance à nier le réel quand il ne va pas dans le sens de leurs dogmes (on peut être militant et admettre la réalité telle qu’elle est), est fidèle à la représentation réelle et objective des agresseurs. Il nous faudrait les dossiers de la police et de la justice (profils concernés par les plaintes, profils des condamnés).

 

Pourquoi il est important de bien caractériser le profil des homophobes ?

 

Généraliser un problème local, c'est ne pas être efficace, c'est risquer de sanctionner des innocents ou des personnes dont les préjugés peuvent certes heurter les sensibilités de certains, mais en aucun cas dangereux pour l'intégrité physique des personnes. Il ne s'agit pas de dévaluer la gravité de l'homophobie mais d'en évaluer le niveau de dangerosité et mieux choisir les moyens d’action pour l’endiguer ou au moins la réduire. Il est crucial d’établir un profilage efficace des homophobes. En effet, s’ils n’ont pas les mêmes mentalités car ne venant pas d’un même milieu, comment peut-on adapter les outils et méthodes afin de réduire l’homophobie dans ces milieux ? Adapter son langage à une catégorie de population, c’est ce que nous faisons lorsque nous parlons par exemple de science à des personnes profanes ou à des experts. Adapter la pédagogie, c’est ce qu’ont fait les associations pour promouvoir la sexualité sûre auprès des homosexuels. Si les communautés musulmanes n’ont pas les mêmes mentalités que le reste de la population, comment espérer réduire l’homophobie parmi eux ?

Après tout, même dans Le Parisien, on reconnaît le difficile travail de prévention de l’homophobie dans un endroit comme la Seine-St-denis.

 

 

Autres événements majeurs marquant le tournant de l’homophobie

 

La Gaypride de 2018 à l’île Maurice fut annulée à cause de groupes islamistes (RT France, 2018). Une manifestation lesbienne avait été perturbée à Lyon, en janvier 2021 par des manifestants d’extrême-droite, sauf que l’événement a pu se dérouler comme prévu, alors que celle de l’île Maurice a dû être annulée. Il a été maintes fois prouvé que le risque islamiste était sans commune mesure avec les risques de violences liés à l’extrême droite ou l’extrême gauche. Mais la presse grossit systématiquement l’épiphénomène d’extrême droite (localisé surtout à Lyon), et relativise les menaces endémiques ou en voie de l’être, comme la menace islamiste et les violences d’extrême-gauche.

 

En 2016, le Hamas exécute un commandant pour des relations homosexuelles (Têtu, 2016). Courrier international dépeint la situation terrible des homosexuels à Gaza, mais les Queers habitant aux USA ou en Europe manifestent pour les palestiniens… Alors que c’est Israël qui accepta un jour la demande d’asile d’un réfugié palestinien car il était persécuté dans son pays à cause de son homosexualité. Mais c’est Israël que des militants vont accuser de Pinkwashing.

 

 

Nous assistons donc à un phénomène grave où les activistes prétendant représenter les LGBT, ne se contentent pas de rechercher la moindre trace "d'homophobie ordinaire", au sein des populations les moins homophobes au monde. Ces activistes semblent être complètement frappés d'aveuglement sur les réelles menaces qui pèsent sur eux. Trop occupés à militer pour la GPA ou la PMA pour toutes, ils en oublient de défendre la base, leur sécurité. Et quand ils le font, c’est pour pointer du doigt des profils mineurs comme la police ou les militants « d’extrême-droite ». Comment envisager de faire des enfants dans un environnement plus dangereux ? Surtout lorsqu'on a contribué à la propagation de la menace par des partis pris idéologiques douteux ? Si en 2016, on relatait que 30% des couples homosexuels en France votaient FN (Le Figaro), ça n'était pas à cause d'une manipulation, d'une stratégie du RN pour diviser la société. Tous les LGBT ne sont pas crédules et savent à mon avis, discerner les grands périls des risques potentiels. Il faut que les LGBT encore capables de discernement prennent la parole. Ils ne doivent pas se laisser enfermer dans le nouveau placard dans lequel les militants LGBT de gauche les ont enfermé.

 

 

 

 

 

 

Ressources documentaires

 

Brahim Naït-Balk, Un homo dans la cité, Calmann-Levy, 2009 

http://www.lepoint.fr/societe/agression-homophobe-a-paris-de-18-a-24-mois-de-prison-ferme-requis-06-05-2014-1819654_23.php 

https://tariqramadan.com/islam-et-homosexualite/

https://www.lemonde.fr/societe/article/2017/05/10/les-actes-homophobes-repartent-a-la-hausse_5125182_3224.html

https://www.nouvelobs.com/societe/20180306.OBS3147/des-mecs-comme-vous-on-les-egorge-un-couple-d-homosexuels-menace-de-mort-dans-un-supermarche.html

http://www.lalibre.be/actu/belgique/un-couple-homosexuel-victime-d-une-agression-a-schaerbeek-le-parquet-entame-un-dossier-5b0e3ac85532858b92692187

https://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_LGBT_dans_le_monde

https://francais.rt.com/international/51290-allah-akbar-manifestants-musulmans-annuler-gay-pride-ile-maurice

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/lyon-la-gay-pride-reconquiert-un-fief-d-extreme-droite_2015644.html

http://tetu.com/2016/03/02/un-commandant-du-hamas-execute-pour-relations-homosexuels/

https://www.courrierinternational.com/article/palestine-etre-gay-gaza

http://thenextfamily.com/2015/02/what-is-the-acceptance-rate-of-homosexuality-in-ethnic-communities/

https://www.gaystarnews.com/article/queers-for-palestine-our-banner-wont-be-disappearing-any-time-soon/#gs.lVDolLk

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/02/04/01016-20160204ARTFIG00287-un-tiers-des-couples-homosexuels-maries-a-vote-fn-aux-regionales.php

Vincent Tiberj, Français comme les autres ?, Sciences Po, Les Presses, 2005

https://www.berliner-zeitung.de/berlin/polizei/homophobe-uebergriffe-verpruegelt--weil-sie-anders-sind-31417208

https://www.rtbf.be/info/societe/detail_les-jeunes-musulmans-sont-plus-homophobes-selon-une-etude?id=7799649 

https://en.wikipedia.org/wiki/Homophobia_in_ethnic_minority_communities#Homophobia_in_the_Black_British_community

https://www.marianne.net/societe/sondage-sur-l-homosexualite-un-gouffre-separe-les-musulmans-du-reste-de-la-population

https://www.lemonde.fr/societe/article/2014/05/13/bond-de-78-des-actes-homophobes-en-france-en-2013_4415906_3224.html

https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/la-difficile-lutte-contre-les-discriminations-homophobes-en-seine-saint-denis-02-06-2021-CMP7P7AR6FADNAOZG6AM7TGWVY.php

https://www.rue89lyon.fr/2021/02/03/la-manif-pour-tous-depassee-par-ses-militants-dextreme-droite-a-lyon/

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