Facteurs culturels des troubles de cohabitation
pose t-on des problèmes sociaux parce qu'on est pauvres ou devient-on pauvre parce qu'on crée des problèmes sociaux ?
Nicolaï Sennels
Objet : démontrer la prévalence du facteur culturel dans les troubles de cohabitation
troubles de la cohabitation = difficultés d'intégration (assimilation et insertion sociale) + phénomènes qui en découlent (repli communautaire, délinquance, criminalité, terrorisme) qui concernent les populations d'origine afro/arabo/musulmane (AAM).
Les études sociologiques considèrent les problèmes de délinquance et d'islamisme comme des conséquences de problèmes sociaux causés par la société (racisme, géopolitique, etc...). Or il y a des causes en amont qu'ils ne traitent pas. Si nous devions résumer les choses en étapes, cela donnerait ceci :
1) culture arabo/musulmane, culture pré-individuelle, communautaire, patriarcale
2) venue en occident : différence culturelle
3) problèmes sociaux (chômage, manque d'éducation, repli communautaire...)
4) expression active des problèmes sociaux et culturels (délinquance, criminalité, islamisme)
Les sociologues s'arrêtent à l'étape 3 et prennent rarement en compte les étapes 1 et 2. Pour eux, le patriarcat des sociétés afro/arabes n'expliquerait pas les agressions envers les femmes. Ils lisent ces problématiques à travers la lunette sociale qui a servi à expliquer pendant un temps les problèmes sociaux des occidentaux.
Pour eux, les délinquants français et européens peuvent s'étudier de la même manière que les délinquants afro/arabes, avec comme différence l'accusation de la société trop raciste, pas assez inclusive, etc...
Nous allons reprendre leurs théories.
1 – Théories courantes pour justifier ces troubles
Si on se contente de la France et de l'Algérie, on va dire que c'est la faute à la colonisation. Argument très simple à réfuter : des pays européens comme la Suède ou le Danemark et tous les pays accueillant des grands volumes de populations AAM ont les mêmes problèmes qu'en France.
On pense que la pâuvreté financière explique les violences au sein des populations en général. Argument simple à réfuter. À taux de chômage égal voire supérieur, les départements français peuvent avoir un haut taux de chômage mais aucune zone sensible et un taux de criminalité très faible.
Alors que les départements avec des taux de prénoms musulmans élevés affichent plus de zones sensibles et parfois des taux de criminalité plus élevés.
De plus, la précarité ne peut pas expliquer la violence extrême des agressions (pour une cigarette refusée, un "mauvais regard", les grooming gangs en Angleterre...). Or, les populations AAM sont plus impliquées dans les crimes violents.
Les efforts d'inclusivité et de lois anti-racistes n'ont pas permis d'épargner un seul pays des violences et des attentats. Même l'Angleterre n'est pas épargnée par les violences, même si elle a autorisé la charia. Même la Suède qui fait partie des pays les plus accueillants.
Même un pays musulmans comme l'Hindonésie connaît un problème d'islamisme et d'attentats.
Même l'ïle de la réunion, réputée comme "paradis du vivre-ensemble" a connu des attentats.
De plus, les italiens ont connu la pire xénophobie (massacre de Aigue-Mortes), les polonais ont été ostracisés pendant la crise (et le front populaire a quand même arrêté les expulsions une fois élu).
Les portugais ont été la deuxième communauté importante dans les HLM avec les algériens.
Les asiatiques ont vécu en communauté.
Et pourtant toutes les communautés européennes ont soit rémigré, soit se sont assimilés (et sont devenus des français comme les autres). Quant aux chinois, ils vivent en communauté mais s'insèrent très bien (plus haut taux de diplôme et de poste de cadre en une seule génération, la deuxième).
Et pourtant toutes ces populations ont été discriminées (et parfois gravement, par la population).
Là encore, peu importe le pays, engagé ou pas dans un conflit, il y a troubles de cohabitation. De plus, si des français prennent parti pour un pays étranger en commettant des attentats ou autres violences par « loyauté », cela fait d’eux des traîtres.
2 – Le facteur culturel
Nicolaï Sennels est un psychologue danois qui a pris conscience du facteur culturel en exerçant auprès de jeunes de culture musulmane dans un centre de détention pour mineurs. Il faisait son possible pour les traiter et leur donner les moyens psychologiques de se réinsérer. Il vient plutôt d'un milieu "de gauche". Pour ses positions, il a été viré de la municipalité de Copenhague.
Il a mis en avant chez les musulmans dans son ouvrage « among criminal muslims » (1) :
- la prévalence de la référence externe/contrôle externe(le fait d'être plus sensible à des facteurs extérieurs que se sentir responsable de ses comportements et ses réactions émotionnelles), qui fait que les musulmans sont plus sensibles aux menaces de punition, aux paroles des anciens, qu'ils attribuent la faute de leurs états émotionnels à autrui plutôt que de se questionner dessus...
- La valorisation de la colère et la réponse agressive, surtout lorsqu'elle est couplée à un important sens de l'honneur et une tendance à la victimisation (liée elle-même à la référence externe, qui rend plus difficile le fait de se responsabiliser)
- Un fonctionnement communautaire, qui les rend plus solidaires mais moins libres individuellement (en grandissant, ils ont plus de devoirs envers la communauté). C'est aussi lié au contrôle externe (les contrôles viennent de l'extérieur).
- Le respect de l'Islam et du prophète, qu'il s'agisse de musulmans religieux ou seulement culturels (les musulmans qui boivent de l'alcool, couchent hors mariage, etc... ils sont considérés comme de "culture musulmane", à cause de l'impact de l'Islam sur les cultures et les mentalités).
Il a également constaté que les familles musulmanes s'impliquaient moins dans la scolarité de leurs enfants. Ce qui fait qu'ils ne sont pas formés et accèdent moins à l'emploi. Il est alors logique qu'ils deviennent précaires. De même, lorsqu'ils répondent de façon agressive à des "offenses", ils se créent des problèmes avec la justice, la police et l'école, et finissent par créer leur propre exclusion.
En France, cela fut aussi remarqué les problèmes croissants d'atteinte à la laïcité (2, 3, 4) dans l'école à travers les minutes de silence bafouées lors des attentats de Charlie Hebdo (5).
Le savoir scolaire peut être rejeté. La société étant perçue de fait comme "oppressive" parce qu'elle partage d'autres valeurs (liberté d'expression) et refuse les "accommodements religieux". L’Islam, c’est tout ou rien. Si un pays ne fonctionne pas selon les codes islamiques ou les mentalités du pays d’origine (bled), les musulmans s’y sentiront plus mal à l’aise et voudront « terra-former » culturellement leur environnement (comme des poissons qui rajouteraient de l’eau là où il y a de l’air).
2.2 Les études sociologiques
Les prises en compte des facteurs culturels par Hugues Lagrange (6)
Hugues Lagrange est un sociologue français, directeur de recherches au CRNS. Il avait attribué les difficultés d’intégration à des causes sociales avant de prendre conscience du poids de la culture (notamment la structure patriarcale). Il a changé d’avis en écoutant les familles d’origine immigrée. Il dit que le « déni des cultures » est partagé autant à droite qu’à gauche. Il fut un pionnier en France en matière d’introduction de la dimension culturelle.
L'étude de Vincent Tiberj (7)
Vincent Tiberj est chargé de recherches à sciences po et docteur en sciences politique. Il montra dans son livre français comme les autres ?, que l'homophobie est deux fois plus répandue chez les citoyens musulmans de la seconde génération d'origine maghrébine, africaine et turque en comparaison des jeunes Français d'ascendance européenne. Il fut brièvement cité dans un article paru dans Le Monde, relatant la montée de l’Islam chez les jeunes (8). Nous rappelons que cela est en cohérence avec le fait que la majorité des pays musulmans pénalise l’homosexualité (9).
L'étude de Olivier Galland (10)
Olivier Galland travaille au CRNS. Son étude de 2015 a fait « scandale » car il a formulé une autre hypothèse que socio-économique. Il a avancé que la plus grande adhésion à la radicalité et à l’absolutisme religieux chez les lycéens n’était pas due au fait d’être victime de discrimination mais à une plus grande adhésion aux théories du complot. Il a mentionné l’existence des facteurs « identitaires » et « religieux » dans cette montée de radicalité.
L'étude Montaigne de 2016 (11)
L’étude Montaigne, mené par El-Kahroui, est une enquête de grande envergure auprès d’un échantillon d’un millier d’individus dits de « culture musulmane ». Le rapport se voulait optimiste, affirmant que un islam français est possible. Cependant, l’interprétation des chiffres se veut optimiste alors que les chiffres nous semblent plutôt désastreux. Pourquoi ?
L’étude relate environ 30 % de musulmans s’affirmant opposés à la république, aux valeurs de laïcité. De plus, il ne relate que 18 % d’individus sécularisés. Les autres sont dans une pratique plus soutenue. Mais même s’ils se prétendent favorables à la république et à la laïcité, sur l’ensemble des interrogés, 65 % sont favorables au voile à l’école et 70 % disent consommer halal régulièrement.
Il y a donc une différence entre l’affirmation d’être favorable à la république, et d’adopter des attitudes contraires à la république (le voile à l’école). La pratique religieuse associée au halal témoigne d’un conservatisme religieux/culturel très ancré. Cette partie de population dite ambiguë ne peut être considérée comme « assimilée ».
L'étude sur le sentiment national (12)
C’est une étude menée auprès d’un échantillon d’environ 9000 collégiens. L’échantillon était composé d’élèves athées, catholiques, musulmans et « autres religions ». Il mettait en évidence plusieurs clivages entre athées, catholiques et musulmans.
D’abord, il apparaissait un sentiment religieux bien plus fort dans le groupe musulman. À ce sentiment plus fort était associé un sentiment national (se sentir français) beaucoup plus faible chez les musulmans (environ 30 % en moyenne, qu’importe le degré de sentiment d’importance de la religion) alors qu’il était équivalent entre athées et catholiques (plus de 70%). Les élèves musulmans étaient d’avantages contre la critique du prophète ou encore la mixité sexuelle. L’étude a également relaté un témoignage d’enseignant décrivant une résistance à des enseignements comme la musique.
Claude Levi-Strauss avait décrit les modes de vie musulmans dans son ouvrage Tristes tropiques, au chapitre 24. Il décrivait déjà le rejet des musulmans pour les arts graphiques, les modes de vie faits de sortes à répudier l’Inde, le « travail » du prophète qui a réussi à attirer des individus qui avaient des propriétés et des richesses, pour aller vivre entre musulmans. Il parlait de la ségrégation sexuelle et de la burqa qui ne résolvait pas l’angoisse (obsession) liée à la fidélité et à la virginité. Il évoquait la simplicité administrative (simplisme même). Mais lorsqu’il disait que la France devenait musulmane, il faisait référence à la pensée simpliste de traiter la législation. Qu’il s’agisse de Levi-Strauss en 1955 ou de Nicolaï Sennels en 2009, les deux auteurs arrivent à cerner les mentalités musulmanes, chacun à leur façon. Peu importe qu’on soit en pays musulman ou en Europe, les populations présentent des similarités dans leurs fonctionnements sociaux, liées à leur culture commune.
2.4 Divers indices et conclusion
Les états et les bénévoles qui accueillent les migrants prouvent eux-mêmes qu’il y a un facteur culturel notamment dans le rapport aux femmes. Les bénévoles donnaient des cours aux migrants de « respect des femmes ». Comme si des cours allaient effacer plusieurs générations de culture misogyne. Les données sur les agressions sexuelles commises par des migrants montre que ces cours sont bien inutiles (14, 15, 16).
L’armée fut aussi témoin des problématiques liées aux soldats musulmans (plus grande désobéissance et refus de participer à certains conflits. Comment ne pas avoir peur si des soldats décident en fonction de leur religion ou de leur loyauté à des pays étrangers ? 17).
Notre société connaît aussi une hausse des revendications religieuses au travail, dont la description ne correspond pas à des revendications catholiques (18).
On peut s’inquiéter de la situation, car si seulement 20 % des musulmans sont sécularisés, étant donné qu’il y aurait au minimum 20 % de prénoms musulmans en France (19), 20 % de 67 millions d’habitants donne environ 13 millions, et 20 % de 13 millions donne à peu près 4.6 millions. Il n’y a pas de majorité assimilée non plus (30 % qui se sentent français en moyenne) ni de majorité sécularisée. Les chiffres sont également cohérents avec les calculs de Michèle Tribalat (qui estimait 13 millions de français d’origine maghrébine). Mais nous ne prenons pas en compte les nouveaux migrants d’Afrique subsaharienne. Les populations d’origine AAM dépassent donc l’estimation de 20 %. Ils représentent un poids considérable, notamment électoral et culturel, autant qu’une source de difficultés. Un volume assez considérable pour former un état dans l’état ? C’est les risques évoqués par Gérard Collomb ou même François Hollande, et répétés sans cesse par ceux qu’on accuse d’être « facho » ou « racistes » (et qui n’ont eu cesse d’avoir raison dans leurs avertissements).
Actualisations
Je vous invite vivement à consulter l’article de Fondapol (20) sur la montée du parti populiste en Suède (qui ne s’explique pas par l’économie mais bien par l’immigration et les problèmes qu’elle a engendré). Il y a un passage expliquant que la pauvreté financière n’expliquait pas forcément la criminalité et mettait en avant la « pauvreté sociale », les « ressources psychologiques ». Cela rejoint les travaux de Sennels. Si des immigrés ne s’intéressent pas à notre culture, ils se priveront de matière et de liens sociaux pouvant les « enrichir » moralement parlant, et donc les préserver de la tentation criminelle malgré une pauvreté économique (ou d’être en tous cas moins violents). C’est la notion de capital social qui est centrale dans cet article.
Plus récemment, une étude publiée en mars 2019 sur les français et la laïcité, confirme le décalage entre français non musulmans et personnes de confession musulmane.
81% des français veulent garder la loi telle qu'elle est, dont seulement 66% des musulmans. 87% des français sont par exemple favorables à la loi de 2004 sur l'interdiction des signes religieux à l'école, seulement 41% des français musulmans le sont.
source:https://jean-jaures.org/nos-productions/les-francais-et-la-laicite-etat-des-lieux?fbclid=IwAR2fUP-gu4lUMSkcNOX5sHXIRahFfuPe17wsCu9K1CQV82nK4mcPXA1oGJ0
En 2016, l'express UK relayait une étude montrait qu'environ 40% des musulmans voulaient d'avantages de charia
source : https://www.express.co.uk/news/uk/738852/British-Muslims-Sharia-Law-enforced-UK-Islam-poll
SOURCES DOCUMENTAIRES
(1) Nicolaï Sennels, Holy Wrath : among criminal muslims, 2009
(7) Vincent Tiberjt, français comme les autres ?, presses de sciences po, 2005
(8) https://www.lemonde.fr/culture/article/2012/11/01/des-jeunes-fideles-a-l-islam_1784520_3246.html
(9) https://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_LGBT_dans_le_monde
(12) https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01676524/document
(13) Claude Levi-Strauss, Tristes tropiques, Plon, 1955
(19) http://www.fdesouche.com/807775-etude-exclusive-le-taux-de-prenoms-musulmans-departement-par-departement (06/01/2017, consulté en mars 2018)
(20) http://www.fondapol.org/etude/les-suedois-et-limmigration-fin-du-consensus-2/
départements les plus dangereux en 2014
http://www.linternaute.com/actualite/delinquance/classement/departements/plus-dangereux?page=2
(consulté en mars 2018)
les 10 départements avec les plus haut taux de chômage
https://www.inegalites.fr/Des-taux-de-chomage-tres-inegaux-selon-les-departements
(19/07/2017, consulté en mars 2018)
population France
http://france.ousuisje.com/departements/classement/densite.php (consulté en mars 2018)
carte de sécurité prioritaire
https://www.placegrenet.fr/2015/04/16/zsp-mistral-un-quartier-pas-tout-a-fait-comme-les-autres/54764 (16/04/2015, consulté en mars 2018)
taux chômage par département
https://ville-data.com/chomage/bas-rhin-67-67D (consulté en mars 2018, données régulièrement actualisées)
|
Département |
Présence ZUP (ville) |
Classement taux délinquance/criminalité (2018) |
Population |
Taux chômage en % en 2018 |
Taux octroi prénoms musulmans en % en 2016 |
|
Pyrénées orientales (66) |
Oui, (perpignans) |
55.39% (17) |
426 000 |
15.2 |
11 |
|
Herault (34) |
Oui (beziers) |
64.56% (6) |
992 000 |
13.5 |
19 |
|
Aisne (02) |
non |
42.22% (45) |
535 489 |
13.7 |
8 |
|
Gard (30) |
Oui (nimes) |
53.71 (21) |
623 000 |
13.4 |
20.3 |
|
Vaucluse (84) |
Oui (avignon) |
54.65% (18) |
529 000 |
12.6 |
19.8 |
|
Seine St-Denis |
oui (aubervilliers, sevran, pantin, st ouen, st denis) |
84.73% (1) |
1.485 M |
12.6 |
42 |
Les autres départements que nous avons choisi d'étudier nous semblent intéressant par rapport à leur taux chômage inférieur à 10% et leur taux d'octroi de prénoms musulmans qui ont augmenté de 10% environ en 20 ans.
|
Département |
Présence ZUP (ville) |
Classement taux délinquance/criminalité |
Population |
Taux chômage en % en 2018 |
Taux octroi prénoms musulmans en % en 2016 |
|
Moselle (57) |
Oui (Fameck) |
40.31 |
1.039 M |
9.9 |
14.2 |
|
Bas-Rhin (67) |
Oui (2 à Strasbourg) |
39.32 |
1.063 M |
8.60 (9.9 à strasbourg) |
15.7 |
|
Haut-Rin (68) |
Oui (Mulhouse) |
37.81 |
731 000 |
9.60 |
16.8 |
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